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Ouch ma cheville!

Les entorses à la cheville font partie des blessures musculo-squelettiques les plus fréquemment vues en clinique par les physiothérapeutes. Bien que parfois jugée banale, il est important de bien soigner même la plus petite des entorses pour réduire le risque de récidives et de dommages plus permanents. Voici donc un petit guide expliquant les étapes de la guérison d’une entorse à la cheville du moment de la blessure, jusqu’au retour aux activités.

Au moment de la blessure

Qu’elle survienne en plein match de soccer ou simplement en trébuchant d’une chaîne de trottoir, l’entorse à la cheville peut être très douloureuse et très limitante. L’enflure associée à la blessure est souvent ce qui limite le plus en restreignant les mouvements du pied et en augmentant la douleur. Alors, au moment de la blessure, il est important de suivre le principe RIFES pour diminuer l’enflure et la rougeur associées et par le fait même diminuer la douleur. Qu’est-ce que le principe RIFES? Le principe RIFES est un acronyme voulant dire :

R= repos
I = immobilisation
F= froid
E= élévation
S= stabilisation
Passons chacune des composantes en revue en expliquant leur signification.

1. Repos (R)

Suite à une entorse, il est important d’avoir une période de repos pour permettre la réparation adéquate des tissus. Pendant quelques jours (parfois plus), il faut diminuer les activités demandant du poids sur le pied atteint et/ou des mouvements rapides des pieds. Si toléré (selon la gravité de l’entorse), il peut être possible de marcher sur le pied blessé, mais toujours avec précaution. Habituellement, suite à une blessure à la cheville, une évaluation en physiothérapie serait préférable pour déterminer le degré d’entorse et si des radiographies seraient nécessaires.  Le physiothérapeute pourra vous dire si vous avez besoin d’utiliser une aide à la marche, comme des béquilles, vous aider à l’ajuster et vous montrer comment l’utiliser, le cas échéant. (Vous pouvez aussi vous référer à notre article de blog sur les aides à la marche!)

2. Immobilisation (I)

Un peu sur le même principe que le repos, l’immobilisation vise à aider la récupération à long terme des tissus. Suite à une entorse, il faut placer la cheville en position de repos, soit le pied relâché et supporté, parfois pendant quelques jours.

Malgré qu’il faille immobiliser la cheville, il ne faut pas arrêter de la bouger complètement! Des mouvements répétés dans l’amplitude permise seront bénéfiques pour ne pas ankyloser et facilité le retour aux activités normales.

3. Froid (F)

En aiguë, il est important d’appliquer de la glace de façon régulière pour limiter l’installation de l’enflure et de la rougeur. Que veut-on dire par « de façon régulière »? En fait, lors des 3 premiers jours environ, il est recommandé d’appliquer la glace aux deux heures pendant 20 minutes.

4. Élévation (E)

Pendant quelques jours, il est recommandé d’élever la jambe atteinte plus haut que le cœur sur des coussins lors des moments de repos afin de diminuer l’enflure. Avec l’aide de la gravité, l’excédent de liquide causé par l’œdème sera plus facilement drainé par le système lymphatique. Tout en élevant la cheville blessée, bouger les orteils et la cheville dans la limite permise permettra aussi de diminuer l’enflure et la douleur.

5. Stabilisation (S)

Il peut être avantageux de contenir la cheville blessée avec un bandage élastique au moment de la blessure jusqu’à quelques jours. Le bandage permet de limiter les mouvements, mais aussi de contenir l’œdème. Donc, pour empêcher que la cheville enfle de façon démesurée et pour lui offrir un support supplémentaire, le port du bandage peut s’avérer utile durant la phase aiguë de l’entorse. Pour augmenter l’efficacité de l’effet anti-enflure, il peut être optimal de contenir la cheville avec l’application de glace (bandage placée autour de la glace, sans être trop serré).

 

La phase de réadaptation

Tout dépendant de la gravité de l’entorse, il peut arriver qu’il faille quelques jours à quelques semaines (dans les cas les plus graves) pour débuter la phase de réadaptation. Dans cette phase, l’emphase est mise sur les exercices de renforcement des muscles de la cheville, augmenter l’équilibre et pour retrouver l’utilisation normale du pied à la marche, à la course ou avec tout autre activité.

Renforcement

Selon les muscles atteints, le physiothérapeute vous proposera un programme d’exercice personnalisé pour renforcer la cheville. Ces exercices peuvent comprendre du renforcement résisté avec des élastiques/avec des poids ou des exercices utilisant que le poids du corps.

Équilibre

Pour prévenir les récidives, il est important d’augmenter l’équilibre et la proprioception au niveau de la cheville blessée. On entend par proprioception la façon dont notre corps utilise les données envoyées par les muscles et les articulations pour déterminer leur position dans l’espace. Pour améliorer la production et l’intégration de ces données, des exercices d’équilibre sur la jambe blessée sur des surfaces allant de fermes à moelleuses.

Reprise des activités normales

Encore une fois selon la gravité de l’entorse, la reprise des activités normales est favorisée, et ce, de façon assez rapide. Plus les activités habituelles (sportives et autres) sont reprises, plus vite la cheville se familiarisera à recevoir du stress, et les nouveaux tissus ayant permis la guérison peuvent être mis à l’épreuve pour ainsi maximiser graduellement leur endurance. Selon la gravité de l’entorse, vos capacités fonctionnelles et les demandes liées à vos activités, votre thérapeute vous proposera un plan adapté pour permettre aux tissus de s’adapter et éviter les rechutes.

Pour de plus amples informations ou pour prendre rendez-vous, n’hésitez pas à communiquer avec notre équipe dynamique!

Andrée-Anne Lorrain, M.Sc. pht